Mise A Jour
Méa Culpa
 
 
   Le pape a demandé pardon à Dieu pour les péchés et les fautes de l’Église au cours des siècles, le grand "mea culpa" de Jean-Paul II , une repentance sans précédent dans la longue histoire de la religion catholique:
 
   Le pape Jean-Paul II a prononcé hier le "mea culpa" de l’Église catholique au cours d’une cérémonie grandiose en la basilique Saint-Pierre de ROME. C’est, courbé aux pieds de la statue de la Pieta de Michel Ange, que le souverain pontife a demandé "pardon à Dieu et aux hommes " pour les fautes commises par l’Église depuis vingt siècles. En présence de nombreuses personnalités politiques et diplomatiques, le pape, entouré de plusieurs cardinaux, a célébré une liturgie spécialement créée pour l’occasion.
 
   Dans son homélie, Jean-Paul II a indiqué que le document présenté mardi dernier à la commission de théologiens chargés de l’examiner en vu de la cérémonie du "grand pardon" était "le fruit d’une réflexion approfondie et douloureuse ".
 
 
" Pardonnons et demandons pardon ! "
 
 a-t-il déclaré,
 
   "Nous ne pouvons pas ne pas reconnaître les infidélités à l’Évangile commises par certains de nos frères, surtout au cours du deuxième millénaire. Nous demandons pardon, a-t-il dit, pour les divisions intervenues entre chrétiens, pour la violence à laquelle ont eu recours certains d’entre eux dans le service à la vérité, et pour les attitudes de méfiance et d’hostilité qu’ils ont eu à l’égard des fidèles d’autres religions. "
   Cet acte de repentance, dont les prémices étaient contenues dans des textes précédents - notamment la lettre Tertio millenio adveniente de 1994 - s’est poursuivi en ces termes :
 
   "Nous confessons, à plus forte raison, nos responsabilités de chrétiens pour les maux d’aujourd’hui. Devant l’athéisme, l’indifférence religieuse, le sécularisme, le relativisme éthique, les violations du droit à la vie, le désintéressement à l’égard de la pauvreté de nombreux pays, nous ne pouvons pas ne pas nous demander quelles sont nos responsabilités."
 
   Comme annoncé, six cardinaux ont tour à tour décliné les termes des différentes demandes de pardon:
 
1- Le cardinal allemand Joseph RATZINGER, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, a invité à confesser "les fautes commises dans le service de la vérité", en évoquant les "méthodes non évangéliques" auxquelles les chrétiens ont eu recours notamment lors des Croisades ou à l’époque de l’Inquisition.
 
2- Le cardinal français Roger ETCHEGARAY, président du comité pour le jubilé, a confessé les péchés qui ont "rompu l’unité" des chrétiens.
 
3- Le cardinal australien Edward CASSIDY, président du conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens, a invité l’assemblée à prier pour les "fautes" commises à l’égard des juifs.
 
4- L’archevêque japonais Stephen FUMIO HAMAO, président du conseil pontifical pour les migrants, a confessé "les fautes commises par des comportements contraires à l’amour, à la paix, aux droits des peuples, au respect des cultures et des religions ".
 
5- Le cardinal nigérian Francis ARINZE, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a confessé les "péchés qui ont blessé la dignité de la femme et l’unité du genre humain".
 
6- Enfin, l’archevêque vietnamien François Xavier NGUYEN VAN THUAN, président du conseil pontifical pour la justice et la paix, a confessé "les péchés commis dans le domaine des droits fondamentaux de la personne".
 
   À chaque confession une lampe a été allumée devant un crucifix du XIVe siècle que Jean-Paul II a ensuite embrassé en signe de pénitence et de vénération.