Mise A Jour

Le combat de PORTEFAIX

 
 
SOMMAIRE:
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Combat de PORTEFAIX, c'est le symbole du courage, celui d'un enfant qui n'hésite pas à aller au combat, se mettre en péril, pour défendre ses camarades. Mais c'est aussi le symbole du commandement, celui d'un chef qui motive ses troupes ...

Et Le Roi ne s'y est pas trompé.
 
   Le 12 janvier 1765, 7 enfants gardent leurs vaches à côté du village du VILLERET paroisse de CHANALEILLES, au pacage dit des COUTASSEYRES lorsque.... : 
 
  "Ils ne virent la bête que lorsqu'elle fut sur eux. Ils se rassemblèrent, firent le signe de la croix, ôtèrent les gaines de leurs baïonnettes. Le petit Portefaix prit le commandement. Il se plaça devant avec les deux plus grands, mit les filles derrière et les deux plus jeunes derrière les filles. Ils viraient sur place, pour faire face à la bête qui tournoyait autour d'eux. Soudain elle sauta sur un des petitous. Les trois grands bondirent sur elle, cherchant à l'embrocher. Mais leurs méchantes lames ne lui entraient pas dans le corps. Ils vinrent cependant à bout de l'écarter. Elle se retira à deux pas, emportant un lambeau de la joue du petit, et elle le mangea devant eux.
 
   Après quoi elle revint avec plus de fureur, tournant toujours autour de la troupe. D'un coup de museau, elle renversa le plus jeune des enfants; chassée, elle se jeta derechef sur lui, le blessa à la face, fut chassée encore, mais le ressaisit par le bras et cette fois l'entraîna.
 
   Un des grands avait perdu coeur , voyant à la joue d'un de ses camarades ruisseler tout ce sang; et voilà que l'autre était emporté par la bête.... Il dit qu'il leur fallait laisser manger celui-là, et, eux profiter de ce temps pour se sauver.
 
 
    PORTEFAIX fut vaillant. Il leur cria de venir, qu'ils délivreraient leur camarade ou qu'ils mourraient avec lui. Tous le suivirent, même le blessé qui saignait, et avec lui coururent après la bête. Mais bien que traînant ce petit qu'elle avait saisi par le bras, la bête courrait plus vite qu'eux.
 
   PORTEFAIX fit passer un des grands d'un côté, passa, lui, de l'autre, afin que la bête prît son chemin par un fondrière. Empêtrée dans la bourbe, les joncs et l'eau, elle dut ralentir l'allure.
 Les enfants purent la rejoindre. Ne vous amusez plus à la piquer par derrière, cria PORTEFAIX, donnez lui en par la tête, dans la gueule, si vous pouvez, et dans les yeux!
 
   Les yeux, ils n'arrivèrent pas à les rencontrer; quant à la gueule, qu'elle gardait sans cesse ouverte, ils y allongèrent plusieurs coups. Toutes ces pointes à éviter donnaient assez d'affaires à la bête. Elle continuait à tenir le petit sous sa patte, mais elle n'avait plus le temps de le déchirer. Ce qu'elle put, ce fut de saisir entre ses dents la baïonnette de Portefaix et elle la faussa. A un coup heureux qu'il lui porta, elle fit un saut en arrière, abandonnant cette fois le petit dans la sagne. Portefaix passa aussitôt entre elle et lui, qui se releva et s'accrocha au pan de sa veste. La bête se retira sur un tertre. Enhardis, les enfants l'y poursuivirent et, enfin, ils la mirent en fuite.
 
   La vaillance comme elle se fait aimer, toujours. C'est que l'homme est né pour le courage. Non pas pour cela seulement, mais pour cela d'abord.
 
   Le petit Portefaix fut fêté. Le Roi le fit récompenser et envoyer aux écoles; il devint officier d'artillerie."
[Henri Pourrat , 'Histoire fidèle de la bête en Gévaudan']
 
Ce combat restera un des plus célèbre de l'histoire de la bête, il y a de nombreux documents à son sujet et sur l'histoire de Jacques PORTEFAIX.
 
 
 
   Le 16 avril 1765, PORTEFAIX, pupille du Roi Louis XV, est admis en pension chez les Frères de la Doctrine Chrétienne, ou Frères Ignorantins, de MONTPELLIER.
 
   Durant ses 5 années de scolarité, de 1765 à 1770, il sera placé sous la responsabilité du Frère Véran DELACROIX. Boursier du Roi, il recevait mensuellement une pension pour payer ses études et ses frais divers. En échange, il devait se conduire et travailler au mieux et effectivement, il fera de rapides progrès, sachant vite lire et écrire.
 
   En novembre 1770, Jacques PORTEFAIX, accompagné par Frère Véran DELACROIX, quitte l'école de MONTPELLIER pour se rendre à l'école du Corps Royal d'artillerie, annexée au régiment d'AUXONNE, près de DOUAI dans les Flandres.
 
   A ce moment là, ses supérieurs lui conseillent de changer son nom pour celui de VILLARET (son village natal), comme le prouve la lettre du Prince de BEAUVAU à l'intendant du Languedoc.
 
  A l'école militaire de DOUAI, Jacques VILLARET, sous les ordres de M. de BREAUD, se met au travail et réussit à obtenir un brevet de lieutenant d'artillerie en 1785, comme nous l'indique sa lettre à l'Intendant du Languedoc datée du 8 mai 1785. Malheureusement Jacques VILLARET ne profita guère de son grade de lieutenant car il mourut le 14 août 1785 à l'âge de 32 ans, 18 ans après la bête du Gévaudan.
 
 
 
Au nord de CHANALEILLES, le VILLARET D'APCHER, village d'où est originaire Jacques PORTEFAIX, qui se rendra célèbre à treize ans en mettant la fuite la Bête du Gévaudan.
 
 
 Page suivante