Le jeune marquis d' APCHER habitant au château de BESQUES près de CHARRAIX, menait depuis longtemps la chasse à la bête avec les gens de ses terres. Au cours de la grande battue du 19 juin 1767, (300 rabatteurs, 12 gardes-chasse expérimentés), le fameux Jean CHASTEL tua la bête (de sexe mâle). Un procès verbal conservé aux archives nationales et rédigé le 20 juin 1767 par Maître MARIN notaire royal de LANGEAC, nous renseigne de la manière suivante:
"Le marquis d' APCHER partit ce même jour, dix huit du présent mois, sur les onze heures du soir, avec quelques chasseurs de sa maison et quelques autres de ses terres, qu'il assembla précipitamment en tout au nombre de douze. S'étant transporté dans sa forêt, sur la montagne de Margeride, posté ses gens, battu cette forêt et ensuite celle de Mr le Marquis de PONS, cet animal féroce se serait présenté sur les dix heures un quart du jour d'hier, dix neuf du présent, à un de ses chasseurs nommé Jean CHASTEL .....lequel tira un coup de fusil à cet animal, duquel il tomba mort au bord de la forêt appelée la TENAZEYRE, de la paroisse de NOZEYROLLES......Mr le Marquis d'APCHER nous a fait représenter cet animal qui nous a paru être un loup; mais extraordinaire et bien différent par sa figure et ses proportions des loups que l'on voit dans ce pays. C'est ce que nous ont certifié plus de trois cent personnes de tous les environs qui sont venues le voir.... "
Il rencontra la Béte, posté au creux d'un chemin, ou il lisait ses priéres. Elle ne bondit pas et semblait l'attendre. Il prit son temps, acheva sa lecture, arma son fusil et tira. Elle s'effondra et ne se releva plus.
Déja au printemps 1767, des pèlerinages avaient étés organisés pour demander au ciel la délivrance du pays: à Notre-dame d'ESTOURS, sur la SEUGE entre SAUGUES et PRADES , puis à Notre-Dame de BEAULIEU au pied du Mont CHAUVET. A ce dernier, le nommé Jean CHASTEL, de la BESSEYRE SAINT MARY fit fondre les médailles de la Vierge qu'il portait à son chapeau, et obtint 3 balles q'il fit bénir par le prétre .
Ce dernier (dit "le masque "), était excellent chasseur, "meneur" de loups, et son fils aîné, Pierre CHASTEL, gérait depuis LA BESSEYRE une partie des intérêts et des terres de Madame d’APCHER de CHATEAUNEUF, alors que son fils cadet, Antoine CHASTEL, était garde chasse dans le bois de TENAZEYRE... situé au cœur du Mont MOUCHET... ou il vivait généralement seul, aprés une vie mouvementée, et entouré d’une meute de chiens ...[http://]
Un villageois l'aurait méme reconnu, se baignant dans un ruisseau prés de sa maison, une nuit de pleine lune, et couvert de poils fauves... [http://www.ygora.net/nav/loups/loups/gevaudant.htm]
Déja encore, le 16 Aout 1765, deux gardes chasses assermentés de sa majesté, LACHENAY et PELISSIER, avaient été 'mis en joue' par les 2 fréres CHASTEL... ce qui leur valu un emprisonnement du 17 Aout 1765 au 02 Septembre 1765, puis ils sortirent du cachot, probablement sur une 'intervention'. . .[http://www.tao-yin.com/bete-gevaudan/battues.html]
Aprés l'exploit, Jean CHASTEL fit embaumer, à ses frais, la 'béte', par un pharmacien apothicaire de SAUGUES, du nom de Sieur BOULANGER. Mais elle se transforma assez rapidement en une 'charogne puante et grouillante ', qu'il fallut enterrer en une grande partie, en la foret de FONTAINEBLEAU. Une patte fut conservée, présentée à BUFFON, qui déclara s'agir d'un loup .
Jean CHASTEL toucha une prime ridicule et fut prié de se faire sérieusement oublier. L'affaire était close . Les massacres cessérent pour de bon.
Peu aprés sa mort, les villageois brulérent sa maison et purifiérent le lieu avec du gros sel ...
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