Mise A Jour
La pucelle du Gévaudan contre la Bête
 
 
SOMMAIRE:
 
 
 
 
 
 
 
 
Le 11 août 1765 , la servante du curé de PAULHAC, Marie -Jeanne VALLET se rendait avec sa soeur à une ferme proche du village. En traversant un  ruisseau, le sentier forme une sorte de petite île entre deux ponts de bois. C'est au milieu de cette île que se cachait la bête. Lorsqu'elle se lança à l'attaque, Marie-Jeanne qui avait vingt ans et qui était hardie, adroite et robuste, lui porta de toutes ses forces un coup de la baïonnette (couteau ficelé au bout d'un bâton) que tout un chacun emportait avec lui en ces temps là. La lame tranchante entra à moitié dans le poitrail de la bête et se teinta de sang. La bête cria, porta la patte à sa blessure, se frotta, puis se jeta dans la rivière, s'y roula plusieurs fois et déguerpit. ANTOINE , prévenu de l'affaire alla sur place pour mener son enquête, il interrogea Marie-Jeanne et sa soeur, rédigea un procès verbal, nomma même Marie-Jeanne "la Pucelle du Gévaudan ". Il espéra que le coup avait été fatal à la bête, mais en vain car bientôt, attaques et meurtres reprirent de plus belle.
 
Suit le procès-verbal, sur l'attaque de la domestique de Monsieur le curé de PAULHAC , établi parAntoine TOURNON et Lafont DUMONT , curé:
     'L'an 1765 et le 11ème jour du mois d'août à la paroisse de PAULHAC en GEVAUDAN; nous François ANTOINE, lieutenant des chasses du Roi, étant envoyé par les ordres de sa Majesté avec nombre de gardes chasse tant des capitaineries royales de Saint-Germain, Fontainebleau, parc de Versailles que ceux de leurs Altesses sérénissimes princes du sang, nous étant transportés tous, tant au village de SERVIERES en GEVAUDAN, qu'en celui de la FONT-DU-FAU, en AUVERGNE, pour faire deux grandes battues qui doivent se joindre au GRAND BOIS-NOIR pour que ces deux battues puissent l'entourer. Nous avons été interrompus dans lesdites battues par la nouvelle que nous avons reçue qu'une fille venait d'être attaquée par la bête ou les loups près dudit PAULHAC, où nous nous sommes transportés avec toute la diligence possible et de là à l'endroit où cette fille avait été attaquée par la bête. Nous avons reconnu par le pied en différents endroits que c'était toujours le même loup qui avait fait ces derniers ravages, que cet animal en refuyant avait toujours suivi la rivière et l'avait repassée en plusieurs endroits, et que de là, il avait été poursuivi très loin par des chiens des bergers, ce qui a fait que nos limiers n'ont pu en prendre la suite plus loin que trois ou quatre cents pas. Ce qui nous a fait beaucoup de peine. D'ailleurs, il y avait plus de six heures de temps que cette bête avait attaqué la nommée Marie-Jeanne VALET, servante de M. Bertrand DUMONT, curé de la paroisse dudit PAULHAC, ici présent ainsi que Marie-Jeanne VALET. Laquelle après lui avoir fait lever la main et prêter serment de dire la vérité et lui avoir demandé l'âge qu'elle avait, 19 à 20 ans, et qu'elle allait de PAULHAC à la métairie de BROUSSOUX, qu'elle avait été attaquée entre les deux petits ponts qui sont sur la rivière où elle se divise en branches et y forme une petite île, couverte de bois qui laissent environ dix pieds de découverts et que dans cet endroit, la bête lui était apparue en tournoyant . Ce que voyant ladite Marie-Jeanne VALET, tout effrayée, avait reculé de quatre à cinq pas et que dans le moment la bête s'était voulu élancer sur elle. Elle lui avait porté dans le poitrail de toute sa force un coup de la baïonnette qu'elle portait. Nous étant fait présenter ladite baïonnette, nous avons reconnu qu'elle était teinte de trois pouces de sang . Interrogée ladite Marie-Jeanne VALET sur ce que ladite bête avait fait lorsqu'elle avait reçu ce coup ; a répondu qu'elle avait fait un cri assez fort en se portant le pied de devant à la blessure qu'elle avait reçue ; après quoi elle s'était jeté dans la rivière, où elle s'était roulé plusieurs fois ; après quoi elle ne sait pas ce qu'est devenu ledit animal. Interrogée de l'heure qu'il était et si elle était seule lorsque cette bête est venue l'attaquer : a répondu qu'il était de dix à onze heures du matin, et qu'elle était accompagnée de Thérèse VALET, sa sœur cadette, âgée d'environ seize ou dix-sept ans. Interrogée comment il lui avait apparu que cette bête était faite ; elle a répondu qu'elle l'avait aperçue de la taille d'un gros chien de troupeau, ayant une tête très grosse et plate, la gueule noire et de belles dents, le collier blanc et le col gris ; qu'elle était beaucoup plus grosse par-devant que par derrière, qu'elle avait le dos noir . Ensuite de quoi, nous avons interrogé ladite Thérèse VALET, sœur de la susdite, sur tout ce qu'elle avait vu arriver à sa sœur lorsque cette bête l'a attaquée : a répondu qu'elle était tout à côté de sa sœur, et elle nous a déclaré étant interrogée en particulier généralement les mêmes faits que sa sœur, nous ayant dit ne savoir signer ni l'une ni l'autre de ce interpellées.
     En foi de quoi, nous avons tous signé le présent procès-verbal, le jour et an que de l'autre part'.
 
Le combat de Marie Jeanne VALET a inspiré Philippe KAEPPELIN pour réaliser le monument de bronze d'AUVERS.[http://perso.club-internet.fr/shoes/histoire.htm].
 
 
 
 
 
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